« Les Gens » de Edward Bond

Les Gens fait partie de la quinte dite de Paris (Café, Le Crime du XXIe siècle, Naître, Les Gens, Innocence), et tourne autour de la question : qu’est-ce que veut dire être humain ? Edward Bond a confié qu’il a longtemps hésité à aller voir les toiles de Goya représentant les massacres de la guerre ; lorsqu’il le fit, ce fut pour lui, contre toute attente, une journée de grand bonheur – nous espérons que Les Gens aura le même effet sur les spectateurs.

Fin du XXIe siècle, un no-man’s land, une terre vague – tombe ou berceau –, lieu de la décision finale où sont convoqués quatre personnages qui y cherchent la connaissance ; l’interaction avec le monde extérieur est presque réduite à la mémoire de ce qui s’est passé avant.

Postern n’en finit pas de mourir dans cette tombe.

Ken (Quelqu’un) doit y trouver sa vie en apprenant comment il est arrivé là et ce qu’il a fait.

Margerson poursuit toujours son histoire comme s’il tournait en rond autour de sa mort. Lambeth trie les vêtements en attendant que meure Postern : elle passe en revue ce qui peut avoir de la valeur et ce qui n’en a pas, ce qui lui permet d’évoquer la communauté des gens qui les portaient et d’indiquer les fondements de ce qui l’a fait s’effondrer.

En découvrant qui il est (un exécuteur), Ken (Quelqu’un) accepte la plénitude – et le fardeau – d’être humain, fardeau qu’il ne veut pas fuir, parce qu’au lieu de se trouver il se mentirait à lui-même.

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