« Le Temps et la chambre » de Botho Strauss
Olaf et Julius, un couple de sceptiques qui pratiquent la sagesse, décrivent une jeune femme qui passe dans la rue. C’est Marie Steuber qui, parce que le théâtre le décide, arrive dans leur appartement, suivie d’autres personnages, l’impatiente, l’homme sans montre, la femme sommeil portée par l’homme au manteau d’hiver, et le parfait inconnu. Dans cette première partie, ils sont tous pris dans un mouvement aléatoire qui les fait se rencontrer et les sépare, dans un temps décousu souvent tourné vers un passé lointain ou proche.
Dans la deuxième partie, composée de courtes scènes, Marie Steuber engage avec les hommes de la première partie, sauf Julius, une relation accélérée. Son passé recomposé à travers ces fragments qui suivent un ordre chronologique, dans ce lieu où même les colonnes prennent la parole ?
La pièce, Le Temps et la Chambre, bouscule les codes habituels de narration. Dans la première partie, l’arrivée de Marie Streuber vient bouleverser le quotidien et l’espace de Julius et Olaf, un couple de sages sceptiques. À sa suite, surgissent L’Homme sans montre, l’Impatiente, La Femme Sommeil portée par l’Homme en manteau d’hiver et tous les autres… La seconde partie retrace le parcours de Marie Streuber, ses rencontres avec les hommes, son rapport au monde du travail. Alain Françon s’empare de cette pièce mystérieuse et pleine d’humour, qui déjoue les habitudes du théâtre, de l’espace et du temps.