« BUG » de Tracy Letts

Agnès a peur.

Son ex-mari, Jerry, sort de prison et visiblement il est violent. Son fils a mystérieusement disparu. Elle vit seule dans un motel près d’Oklahoma City et danse pour les hommes dans un bar de nuit.

Un jour débarque Peter, vétéran de la Guerre du Golfe. Et ça colle entre eux. Ils s’accrochent l’un à l’autre. Ils font l’amour. Sentent qu’ils peuvent se faire du bien. Se protéger. Mais se protéger de quoi ??

Peter a peur aussi.

Peur de tout. Une invasion d’insectes, un complot plus grand, plus global, une manipulation planétaire ? La tension monte. Les révélations se font petit à petit. La guerre en Irak. Des tests faits sur les soldats. Des insectes inoculés dans les corps. Une immense machination qui reposait sur la rencontre d’Agnès et Peter pour que les puissants prennent le plein contrôle de l’humanité.

La paranoïa est totale. Schizophrénie, manipulation, théorie du complot ou réel complot ?

La seule certitude est que Peter et Agnès se sont trouvés. Une passion amoureuse dévastatrice. Plus rien ne peut les arrêter. Ils ne font plus qu’un, face à l’hostilité extérieure, face à la menace. Ils iront jusqu’au bout.

Ensemble.

Tracy Letts écrit un texte totalement moderne, dans l’air du temps, un thriller psychologique sur une héroïne aveuglée par son désir (de vivre), et qui pari sur un homme qui sera son ange gardien ou son bourreau. Il tisse en même temps une traversée de l’histoire et convoque les héroïnes tragiques qui brûlent tout par passion quitte à se retrouver les mains dans le sang. On est certes dans un motel américain, mais Clytemnestre, Médée et Phèdre ne sont pas loin. Et depuis la tragédie grecque, on sait que le théâtre est là pour nous faire trembler en regardant des belles amoureuses se perdre. Et que de la terreur naît le plaisir. Que le grotesque et le rire sont intimement mêlés à la peur et surtout à la folie de l’amour.

Audrey est une actrice qui n’a pas de barrières et qui depuis toujours traverse tous les genres. Du cirque au théâtre, de la série policière au grande comédie populaire. Il me plaît infiniment de l’imaginer dans ce projet un peu étrange.

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