« En Attendant Godot » de Samuel Beckett

Deux vagabonds, Vladimir et Estragon, se retrouvent sur une route à la campagne avec arbre. Le soir. Ils attendent Godot, un homme qu’ils ne connaissent pas, dont ils ne savent rien. Familièrement, ils s’appellent Didi et Gogo. Pozzo et Lucky viennent mais Godot, lui, ne vient pas.

Samuel Beckett n’a jamais rien dit de son œuvre. Seulement qu’il avait commencé à écrire Godot pour se détendre, pour fuir l’horrible prose qu’il écrivait à l’époque. Dans une lettre adressée à Michel Polac, en janvier 1952, il écrit : «  Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s’il existe. Et je ne sais pas s’ils y croient ou non, les deux qui l’attendent. Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie. Tout ce que j’ai pu savoir, je l’ai montré. Ce n’est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirais même que je me serais contenté de moins. »

Que dire de cette galerie d’êtres aux existences inquiètes sinon que nos cœurs se serrent pareillement à la vérité de leurs conversations, entre rires et larmes, empoignés au col par la surface de leur(s) humanité(s).

C’est l’esprit fin et subtil d’Alain Françon, un des maîtres du théâtre français, immense lecteur, grand directeur d’acteurs, qui occupera l’espace de l’Odéon. Route à la campagne avec arbre, le soir. Il n’était pas encore venu à Fourvière et nous rêvions de voir naître En attendant Godot à l’Odéon. Une promesse de beauté à venir.

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