Festival « Le Standard idéal » 2015

Repos bien mérité avant la reprise en Juin du STANDARD IDÉAL avec la Chine et les USA. Six semaines (4 mars au 20 avril) qui ont passé trop vite et embarqué le public vers des horizons rares, proches et lointains, conté d’autres récits, donné des nouvelles de monde.

Cinquante-cinq représentations données dans quatre théâtres -le TGP à Saint-Denis, le CDN de Montreuil, le Théâtre 71 à Malakoff et le Théâtre Monfort en attendant le Théâtre du Soleil avec la Chine. Il nous faut remercier avec chaleur Jean Bellorini, Mathieu Bauer, Pierre-François Roussillon, Stéphane Ricordel et Laurence Magalhaes et leurs équipes de nous avoir accueillis avec amitié et un grand professionnalisme.

Onze spectacles venus d’Italie, de Russie, de France, d’Ukraine et du Brésil ont été présentés dans cette première mi-temps.

L’Italie à travers l’histoire d’une famille, d’Amedeo Fago, l’épopée napolitaine de Toni et Peppe Servillo et la vision pasolinienne de Ricci/Forte, trois visages d’un pays aimé. La Russie éternelle de La Cerisaie (le spectacle le plus fort de Lev Dodine de ces trente dernières années). La Russie au temps de l’URSS dans Gaudeamus et la Séance d’un autre temps de l’École du Théâtre d’Art de Moscou, deux évocations d’un passé proche cruel et tendre emplies de nostalgie. Le Brésil, décidément prisonnier des clichés. La Médée sauvage de Jean-René Lemoine. Le théâtre en cage de Vlad Troitzskyi sauvé par les polyphonies ukrainiennes des Dakh Daughters, six semaines intenses traversées dans la passion.

Le public a suivi ce festival aux quatre coins de Paris. Entre 85 et 100% des billets ont été vendus, ferveur pour La Cerisaie, Médée, Toni Servillo, fête pour les jeunes moscovites et le bataillon de Gaudeamus, fureur pour Ricci/Forte et le théâtre d’Ukraine.

Un festival de musique aussi, du quatuor Solis de Toni Servillo, des grands musiciens de choro de K-RIO-K, des Dakh Daughters de Kiev. En juin, la musique continue avec les quatorze new-yorkaises de Black Rock Coalition dans Sisters, Sirens and Songwritters.

Le plus beau théâtre de Chine, le Liyuan clôturera ce dixième et dernier Standard Idéal avec des concerts de nanyin, l’art du thé et deux spectacles où tradition et modernité s’effacent pour fonder l’art majeur du théâtre.

Patrick Sommier