« Mademoiselle Julie » de August Strindberg
La Saint-Jean de Mademoiselle Julie participe du cadre de la tragédie.
La pièce ne comporte ni entracte ni pause ni même changement de décor, tout se passe dans l’espace clos d’une cuisine. Mademoiselle Julie, selon Strindberg, est une «tragédie naturaliste», Unité de temps : la pièce se déroule à la fin du XIXe siècle, en 1894, par une nuit d´été à la veille de la Saint-Jean, unité de lieu (la cuisine d’une demeure patricienne située dans la campagne suédoise) et unité d’action : un jeu de la séduction entre maître(sse) et valet.
Apparemment, la pièce fonctionne sur le mépris : le mépris de Julie pour ses serviteurs reçoit en écho leur mépris pour leurs maîtres. À l’orgueil de Julie répond celui de Jean. Prisonnière du sentiment de supériorité de sa classe sociale inculqué par son éducation et de la haine des hommes distillée par sa mère, Julie affronte Jean et veut le dominer. Elle veut aussi dominer l’homme comme elle croit avoir le droit de dominer le valet de son père. À sa violence répondra celle de Jean qui se révélera le plus fort à ce jeu cruel de séduction-répulsion qu’elle a entamé avec lui.
Cet affrontement entre Julie et Jean n’est donc pas seulement une lutte de classes mais également une lutte entre une femme et un homme.
Une première étape de ce travail a été présenté au Théâtre de l’Etoile du Nord à Paris les 20 et 21 novembre 2018 à l’invitation de Sarah Tick.