« Mai, juin, juillet » de Denis Guénoun à Avignon
Cette pièce, commande d’écriture de France Culture et du TNP, relate les événements qui ont secoué le théâtre en France en 1968. A travers eux, le texte interroge l’évolution de nos sociétés et les mutations de l’idée de Révolution. En mai-juin 1968, Barrault est aux prises avec l’occupation de l’Odéon par les contestataires, qui commence avec panache et finit en calamité. En juillet, Vilar fait face à l’assaut contre le Festival d’Avignon, et à la tentative de le mettre à bas. Entre ces deux moments de crise violente prend place la longue réunion de travail à huis-clos qui rassemble, au Théâtre de Villeurbanne, la plupart des animateurs de centres dramatiques et de maisons de la culture.
Le récit s’organise autour d’un échange fictif de lettres entre Jean-Louis Barrault et Jean Vilar. Ces deux hommes, longtemps considérés comme représentant des visions opposées du théâtre, ont eu des parcours assez proches: du même âge, tous deux élèves de Dullin, entrés au théâtre hors des circuits les plus convenus, acteurs, metteurs en scène et chefs de troupes, et conduits l’un et l’autre jusqu’à la direction de deux théâtres nationaux, créés ou rénovés par leurs soins. L’expérience de cette écriture, née d’une invite de Christian Schiaretti, a été menée en dialogue avec lui, ainsi qu’avec Blandine Masson, directrice de la fiction sur France Culture.