« Peer Gynt » de Henrik Ibsen
Acculé à la fuite pour ses mauvais agissements, Peer Gynt se lance dans une quête effrénée qui le conduit dans les montagnes où il rencontre, comme dans un rêve, le roi des Trolls dont il séduit la fille, avant de reprendre la route pour rejoindre sa mère, Ase, qui se meurt.
Vingt ans plus tard on le retrouve en Afrique, riche marchand d’esclaves vivant dans la débauche. Ruiné, on le couronne Empereur des fous, roi de l’illusion. La pièce s’achève par un retour au pays natal, auprès de Solveig, femme refuge longtemps négligée : “Celui qui ne voulait pas être un bouton brillant sur le gilet du monde” en vient à confesser : “Payer de sa vie sa naissance, le prix est lourd !”
Fantasque, rêveur, poète ; insolent et égoïste ; séducteur, prétentieux, hâbleur ; lâche et irresponsable : Peer Gynt attire ces qualificatifs mais reste pour lui-même une énigme : “Quantité de pelures ! Le noyau va-t-il paraître ; où étais-je moi-même ?” Pour Ibsen, priver un homme de l’illusion qu’est sa vie, c’est lui ôter toute joie d’être.
Place au théâtre donc, ce mensonge consenti.