Les Intrépides – 7e édition
Avec obstination, la SACD depuis sept ans passe une commande d’écriture à des autrices en partenariat avec la SSA Suisse et la SACD Belgique pour mettre en lumière l’étonnante diversité et richesse de l’écriture des femmes. Où sont-elles? Mais ici, mais partout ! Bien qu’elles peinent à chaque maillon de la chaîne à exister. Chaque année, un thème les réunit.
En 2020, les Intrépides n’ont pas pu avoir lieu mais tout était prêt, et le thème retenu fut celui de la Frontière(s). Incroyablement prémonitoire car choisi bien avant la pandémie, bien avant le confinement, bien avant que les frontières de notre pays ne soient interdites à toute circulation. Il n’était donc pas question que cette édition 2020 reste lettre morte, nous nous sommes battues pour les reconduire en 2021.
Impossible de ne pas parler du contexte douloureux dans lequel ces autrices ont dû travailler. Avec audace, elles évoquent la lisière, le seuil – le cercle – pouvoir tendre les bras, oui mais avec le fossé du mètre imposé, infranchissable. Elles abordent sans tabou, le questionnement du genre, celui qui redessine des limites dont on aimerait tant s’extraire. Elle est si impalpable parfois cette frontière entre le oui et le non, entre le flou et le net, cette barrière, cette corde fragile tendue en pleine forêt équatoriale du Congo comme aux confins de la folie dans les rapports filiaux.
La pandémie se fout des fuseaux horaires, des vies brisées, des festivals annulés, de la mort programmée de nos métiers.
C’est donc avec fierté et joie que cette année Céline Champinot, Odile Cornuz, Carole Martinez, Marie Nimier, Aïko Sotovkine, Karoline Rose SUN, Alice Zeniter dirigées par Pascale Henry se passent le relais.
Au fur et à mesure des éditions, les Intrépides attirent un public et des professionnels de plus en plus nombreux mettant en lumière non seulement des rencontres d’écritures riches et contrastées, mais aussi une visibilité et des opportunités tangibles aux autrices, ce qui paraît pour le moins essentiel.