Festival « Viva il cinema ! De Rome à Paris » 2012
Le cinéma italien occupe une place éminente dans le cœur des français.
En témoigne l’intensité de nos échanges, le nombre et la qualité des festivals italiens en France et français en Italie, ou encore l’audience recueillie par les films qui traversent les Alpes dans les deux sens.
En 2011, 20 films italiens ont été distribués en France, réalisant 1,6 millions d’entrées en salle. Le succès du film de Nanni Moretti, Habemus Papam a fait écho à celui de La Chambre du Fils qui avait obtenu dix ans plus tôt la Palme d’Or au Festival de Cannes, et suscité une véritable adhésion populaire. Aux côtés de ces succès exceptionnels, de nombreux auteurs, y compris les plus jeunes comme Andrea Segre, réalisateur de La Petite Venise, trouvent un public enthousiaste dans les salles françaises. Une forme de complicité naturelle et de reconnaissance à l’égard des qualités d’un cinéma créatif, exigeant, élégant, porteur de valeurs humanistes, sachant marier la légèreté avec la profondeur.
Cette année le Festival de Cannes a rendu hommage au cinéma italien en nommant Nanni Moretti président du Jury et en programmant en sélection officielle les films de Bernardo Bertolucci et de Matteo Garrone, ce dernier ayant remporté le Grand Prix pour Reality.
Quant à Laura Morante, Philippe Claudel, André Téchiné, Philippe Garrel et d’autres encore, je tiens à saluer leur engagement pour faire vivre la belle relation de coproduction franco-italienne. Leurs films ont permis des collaborations très créatives entre artistes et techniciens transalpins.
Dès sa première session, l’Aide aux cinémas du monde – le nouveau dispositif de soutien aux auteurs étrangers du CNC et de l’Institut français – a attribué une subvention au projet de Fabio Mollo, Le Sud Sinon Rien, un titre en pleine harmonie avec nos convictions méditerranéennes…
Je souhaite que les candidats italiens à cette nouvelle Aide soient nombreux, et qu’ainsi le nombre de coproductions franco-italiennes se multiplie, renouant avec les décennies d’après guerre où France et Italie travaillaient ensemble à faire exister une cinématographie exceptionnelle, qui n’avait rien à envier aux films venus d’outre atlantique, un âge d’or qui ne demande qu’à revivre aujourd’hui.
Les rencontres professionnelles organisées à l’occasion du festival De Rome à Paris seront l’occasion de nouveaux échanges et de rencontres fructueuses. Ce sera aussi, je crois, la plus belle façon de rendre collectivement hommage à l’engagement et à la mémoire de notre ami Ciccio Alessi, disparu en février dernier et qui aura conservé intacte sa foi dans le mariage durable de nos deux cinématographies, un mariage durable parce qu’il repose sur l’amour et non sur l’intérêt…