« Les Âmes offensées »
Dire la continuité des mondes. Rechercher dans les moindres détails les attitudes intactes du passé. Celles décrites par nos aînés les voyageurs. Celles de nos rêves de gosses.
En ethnologue, je sais que cette collecte est vaine ou presque. Et pourtant chacun de mes périples est un recommencement, un quasi entêtement. Prendre le temps, en vagabond curieux et exigeant. Déplier les territoires des êtres et des choses, en révéler les coulisses, en suivre les méandres, en restituer le sensible et l’anodin.
Dans ces contrées lointaines, c’est dans l’imperceptible et le ténu qu’on saisit l’univers. Mon appareil photographique en carnet d’aquarelles. Elles permettent la caresse et le chevauchement, à la touche de lumière, avec cette palette étrange réduite au noir et blanc pour dire l’inquiétude. J’aime l’effort d’exploration, le temps de pause qu’elles demandent à ceux qui les regardent…
Philippe Geslin
Globetrotter sensible et curieux, Philippe Geslin est ethnologue. De ses terrains lointains, il rapporte des carnets de notes, des photos, témoins éloquents de ses observations et rencontres. Avec la complicité de Macha Makeïeff, le récit de ses voyages gagne aujourd’hui la scène, à la faveur de deux conférences imagées où les mots de Philippe Geslin entrent en résonance avec tout un univers visuel et sonore. A mi-chemin entre le récit et le théâtre, une façon différente d’appréhender l’art de « déplier les territoires des êtres et des choses ».