« La Fuite » de Mikhaïl Boulgakov

Boulgakov, maître du comique et du fantastique, écrit pour le théâtre une comédie, mystique, profonde, drôle, hallucinée. Vaudeville frénétique sur l’exil et la défaite, sur les existences prises dans la folie de la révolution russe. Fil rouge du jeu et du destin. La débâcle et le chaos y sont magnifiés par la drôlerie et l’excentricité de personnages de haut-vol.

Très proche du Maître et Marguerite, La Fuite !, pièce alerte au style brillant et insolent, ne sera jamais jouée du vivant de son auteur, victime visionnaire de la censure et de l’arbitraire staliniens.

Crimée, 1920 : ceux que l’on appelle les « Russes blancs » sont aux abois, la guerre civile qui a suivi le coup d’état bolchévique est perdue. Il ne reste d’autre issue que la fuite vers la Crimée, Sébastopol, Constantinople, puis Paris…

En huit songes fantastiques, entre cauchemars et illuminations, Boulgakov transfigure le chaos d’une déroute. Dans cette situation d’urgence folle d’un monde ancien qui s’effondre apparaît une galerie de personnages étonnants : civils chassés et état-major vaincu, des êtres jetés hors de leur monde, déclassés, réprouvés, portés par une fièvre de vivre dans le pur style du théâtre satirique russe. S’enchaînent ainsi désirs de revanche, désirs de retour, folie du jeu, morphine et typhus, trahisons, espions drolatiques, amours déchirées, fatalisme malicieux, course irrésistible !

Comme l’écrit Georges Nivat : « Boulgakov se dit le successeur des deux grands poètes comiques qu’il vénère : Molière et Gogol ».

En montant La Fuite ! Macha Makeïeff plonge dans son histoire familiale et sa rêverie d’enfance, dans une Histoire collective que l’exil ne cesse de traverser. Un spectacle d’images, de musique et d’étonnements, vaudeville entre mélancolie, fantaisie et humour !

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