« La réponse des Hommes » de Tiphaine Raffier
Quand sommes-nous justes ? Quand cessons-nous de l’être ? À partir des Œuvres de miséricorde, suite de recommandations positives de la religion chrétienne, Tiphaine Raffier interroge notre rapport à l’autre.
« Avez-vous déjà gardé un secret en sachant que vous trahissiez un ami ? Qui trahir ? A quel ami rester loyal ?
Nous sommes tous soumis quotidiennement à des vertiges moraux, minuscules ou immenses. Vouloir être juste, vouloir faire le bien, interroge toujours l’éthique.
Mon prochain spectacle parlera de morale mais aussi de bonté. L’année dernière, alors que je regardais Le Décalogue réalisé par Kieslowski, j’ai pris connaissance des Œuvres de miséricorde, décrites dans l’Évangile de Saint-Matthieu. Les Œuvres, miroir inversé du Décalogue, sont autant de règles positives que le chrétien doit effectuer s’il veut racheter ses fautes. Il existe quinze Œuvres de miséricorde.
Donner à manger aux affamés ; donner à boire aux assoiffés ; vêtir ceux qui sont nus ; accueillir les étrangers ; assister les malades ; visiter les prisonniers ; ensevelir les morts ; enseigner les ignorants ; sauvegarder la création, etc.
Quinze Œuvres comme quinze titres, quinze commandes, quinze chapitres. Il me faut en passer par les Œuvres de miséricorde pour questionner leurs injonctions, il me faut en passer par la fiction pour interroger les dilemmes et les inquiétudes morales archaïques ou contemporaines qui nous habitent.
Une manière de scruter, comme le dit Frédérique Leichter-Flack, l’interface, en perpétuel mouvement, du juste et de l’injuste ».